LA CULTURE MANDINGUE


I)L'histoire du peuple Mandingue
II)Le forgeron / la fabrication
III)Le griot
IV)La danse
V)Les instruments de percussions Mandingues
VI)Comment fonctionne l'orchestre de percussions mandingue
VII)La signification des rythmes
VIII)Les ambassadeurs de la musique Mandingue



I)L'histoire du peuple Mandingue

Les percussions d'Afrique de l'Ouest sont directement liées au peuple Mandingue, c'est pourquoi nous allons vous raconter brièvement son histoire.

"La plupart des gens qui connaissent le Djembe et ses rythmes n'ont aucune idée de la richesse culturelle, ni de la complexité sociale et politique qui ont marqué l'histoire de l'Afrique.
Les rythmes des Malinké ne témoignent pas seulement d'une culture musicale extrêmement riche mais racontent aussi des histoires et l'histoire de cette culture."(Ushi Billmeier)
Les premiers habitants du futur empire Mandingue sont les Wankara.
venus en 2760 av. JC des bords du Nil d'où ils chassèrent les autochtones appelés pygmées. En 760 av. JC, ils ont créé un Etat fédéraliste appelé Oudouma, ce qui signifie : région des fêtes nocturnes. Plus tard, cet Etat fût annexé à l'empire du Ghana, et quand celui-ci tomba en décadence, les Malinké fondirent le grand empire du Mali qui s'étendait sur une zone qu'occupe aujourd'hui : Le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, la côte d'Ivoire, la Sierra léone, le Libéria, la Gambie et le Sénégal. Si le Mali à aujourd'hui la taille qu'on lui connaît, on comprend pourquoi l'ethnie Malinke est présente dans tous ces pays.
Certains rois ont marqués l'histoire des Malinkés. C'est par exemple le cas de Soundiata Keita, qui fût l'artisan des conquètes à l'origine de l'expansion de l'empire. C'est également lui qui organisa la société en castes, en imposant que chaque fils fasse désormais le métier de son père. Il fonda également la capitale de l'époque appelée Niani et dans laquelle résida un autre roi célèbre : Mansa Moussa. Ce dernier est d'avantage connu pour l'impressionnante quantité d'or qu'il apporta à l'Empire .
Au 15ème siècle, les Portugais débarquèrent sur les côtes de l'Afrique occidentale, et furent éblouis par le trésor qu'ils trouvèrent :or, ivoire, pierres précieuses, bijoux, objets d'art et épices. L'esclavage fût la conséquence directe de cette découverte. Des millions d'africains furent déportés de 1840 à 1880, et c'est également pendant cette période que les Français débarquèrent sur les côtes de la Guinée .Malgré une bonne résistance, la Guinée fût entièrement placée sous administration française. Les Français imposent alors leur langue, leur musique, leur système scolaire.
Après la 2ème guerre mondiale, les forces coloniales furent soumises à la pression croissante de l'opinion publique mondiale .Cette revendication pour l'égalité des droits, fût le commencement des luttes pour l'indépendance .Le Maroc et la Tunisie, eurent leur indépendance en 1956. En 1957, ce fût le tour de la côte d'Ivoire, puis de la Guinée en 1958. La Guinée déclara par le biais de son président de l'epoque, Sékou Touré:"Nous préférons la pauvreté dans la liberté que l'opulence dans l'esclavage" .La France enleva toutes les infrastructures publiques, comme les écoles et les hôpitaux .
L'indépendance fut suivie d'une importante période de renaissance culturelle et les présidents des pays "Mandingues" ont crées chacun leurs ensembles de musiques nationaux pour les envoyer comme émissaires à travers le monde. Malheureusement, la colonisation, la dictature et ses mauvais effets, explique par exemple, que la Guinée et le Burkina Faso sont aujourd'hui comptés parmi les pays les plus pauvres de la planète.

II)Le forgeron / la fabrication

- disponible à l'écoute dans la rubrique mp3 -

III)Le griot

Traditionnellement, l'enseignement en Afrique est exclusivement oral, il est donc difficile de parler de la musique sans parler du Griot.
C'est en Afrique de l'ouest, dans les grandes sociétés féodales comme l'empire du Mali, ou les nombreuses castes établissent la hiérarchie sociale, que les Griots sont devenus l'objet de la plus haute estime, celle accordée aux héros courtisés, craints et respectés.
Au sein de la société Mandingue, très structurée et hiérarchisée, les Griots font partie d'une caste à part, attachée à l'art oratoire et à la musique; les Griots sont donc des musiciens et des chanteurs. Au temps des grands royaumes, ils étaient soit musiciens à la cour, soit musiciens itinérants, comme l'étaient chez nous, les bardes, au moyen âge. Ils sont appelés Djeli chez les Bambara et Malinke, et djewel au Sénégal .

Le Griot, ou la Griote, sont entourés d'une aura mystérieuse .Ils sont les conservateurs de la tradition orale d'ailleurs appelés Belentigi ."Belen" signifie bâton et "tigi", maître, donc maître du bâton.
On est Griot par filiation héréditaire, il est donc possible d'en avoir le statut, sans en exercer les activités ,au demeurant extrêmement difficiles. Les grands Griots sont rares. Au Manden, les plus anciens Griots se déplacent peu, restent attachés à leurs traditions et à leur terre. Ils y sont nés et sont installés à demeure auprès d'un roi ou d'un pouvoir dont ils dépendent. De Caste inférieure, ils sont à la fois aimés et méprisés, n'ont pas d'activités manuelles et ne travaillent pas la terre, vivant à la charge des nobles. Leurs enfants, apprennent à leur tour, dès leur plus jeune âge, l'art de la parole et développent leur mémoire qui sera leur outil de travail .
Tous se rassemblent au sein de la famille, les enfants apprennent également à jouer des instruments de musique comme le balafon et la kora.
Le métier de Griot, consiste donc à être le dépositaire de l'histoire d'une dynastie, d'une généalogie, et être la mémoire vivante, indispensable à la pérennité des institutions .
De nos jours, principalement en ville,ne pouvant plus prétendre s'attacher à un maître en particulier, les Griots sont devenus indépendants, ils sont de véritables professionnels de la parole, du show, et de la musique : Les animateurs publics des fêtes locales, dans leurs communautés. Difficilement concevable, sans eux, les mariages, les baptêmes, les décès, les semailles sont ponctuées de leurs chants et de leur musique.
Une phrase célèbre dit:"Tout Griot qui meurt est une bibliothèque qui disparaît". Cette phrase montre à quel point la connaissance traditionnelle est menacée de sombrer dans l'oubli car si peu de choses furent autre fois consignées par écrit .Les Griots sont les gardiens et les garants de la tradition, de la transmission orale, des coutumes et de la morale .Ils font également souvent office de diplomates ou de marieurs.


IV)La danse

- disponible à l'écoute dans la rubrique mp3 -


V)Les instruments de percussions Mandingues

1)le Djembe


Nous l'avons vu,le Djembe est d'origine "Mandingue", groupe ethnique en majorité dans la région forestière qui recouvre le sud du Mali, l'est de la Guinée, le Nord de la côte d'Ivoire et l'Ouest du Burkina Faso, région source de la plupart des rythmes traditionnels et ou on les rencontre encore joués dans leurs formes les plus authentiques .
De là, il s'est répandu dans toute l'Afrique de l'Ouest, ou il est essentiellement joué par les hommes, le chant étant l'apanage des femmes.

Le Djembe est directement lié à la danse, indissociable de la vie africaine, reflet des coutumes et des moeurs, expression spontanée de l'individu.

Il est fait d'un tronc entier évidé en forme de calice (sa forme rappelle d'ailleurs le mortier à piler le mil). Sa taille, le rapport entre le pied et la caisse de résonance, l'ouverture entre les deux parties intérieures et la régularité de la forme vont déterminer la qualité et la hauteur du son, l'amplitude de la basse.

La régularité de la forme du tambour, la finesse et la qualité de la peau de chèvre, l'efficacité du système de tension, constitué de cercles métalliques et de cordes de Nylon, sont les éléments importants et générateurs du son.

On reconnaît aisément la provenance de chaque instrument, pourtant tous différents l'un de l'autre et unique en soi, à la forme, au type de bois et surtout à la facture de l'instrument, étant faite à la main avec des outils parfois rudimentaires.

La précision du claqué, l'amplitude des basses, la clarté et chaleur de la tonique, l'arrondi du haut du fût, zone de contact avec les mains, vital pour le confort du jeu, le travail du bois (le pied peut être ciselé, sculpté) vont être des facteurs déterminants de la valeur de l'instrument.
Les premiers Djembés étaient montés avec des peaux d'antilopes tendues sur le fût avec un système de lanières du même cuir ; il fallait alors les tendre, en les chauffant devant le feu pour obtenir une tension adéquate.
(D.Gerton) 2)Les autres instruments

a)Les dundun

Au Mali, on utilise généralement un seul dundun appelé kenkeni, il peut être complété dans certains cas par un 2ème dundun. En Guinée, on utilise trois dundun appelés dununba, sangba, kenkeni . Il n'est pas obligatoire que ces différents dundun soient réunis; S’il n'y a qu'un seul joueur, le dundun employé sera le sangba - tambour le plus important de cette formation -;Pour donner plus de mélodie, un autre joueur peut compléter ce jeu avec le kenkeni. Cette formation est plus fréquemment complétée par un dununba dans la région de Kouroussa, en Haute Guinée .
Le dununba et le sangba produisent un son grave; ils évoluent en relation avec le djembéfola soliste et les variations de la danse. Le kenkeni, le tambour le plus petit de cette formation, a un son moins grave; il a, au sein de l'orchestre, un rôle rythmique d'accompagnement constant. Il maintient une base sans variations .
De facture identique, ces tambours cylindriques, de diamètres différents de 25 cm à 60 cm environ, sont réalisés en bois ou plus généralement dans des fûts métalliques. Ils sont munis à leur extrémité de peaux plus ou moins épaisses de vache ou de veau (en Guinée), ou encore de chèvre (au Mali);celles-ci sont cousues ou maintenues à l'aide de cerclage de fer et sont tendues par des tressages de cordes les reliant l'une à l'autre. Ils sont posés horizontalement au sol, ou tenus à l'aide d'une sangle à l'épaule. Le musicien, à l'aide d'une baguette de bois courbée ou d'un bâton droit frappe d'un coté, au centre de la peau. Une cloche métallique sans battant intérieur est souvent jouée par le même musicien en complémentarité ou indépendance des rythmes joués sur la peau .En Guinée, cette cloche est appelée kenken. Posée au creux de l'épaule du joueur, elle est frappée sur le dessus, d'un gros anneau de fer enfilé au pouce. Plus récemment fixé sur le dessus des dundun, cette cloche est alors plus petite et plate, elle est frappée d'une tige de fer ou d'une grosse bague. Au mali, cette cloche appelée tala est de forme conique et de taille plus petite. Tenue de bras levé, de la main libre par une anse, elle est frappée d'une bague enfilée au pouce. Tant en Guinée qu'au Mali, ces tambours sont en relation directe avec les tambours djembe, et la danse. Instruments fondamentaux, ils fournissent le temps fort, la pulsation essentielle au sein de l'orchestre de percussions et le repère vital pour la danse .(S. Blanc)


b)Le yabara

Le yabara est originaire de la Guinée forestière des ethnies Kisi, Toma, Gereze.
Hochets à percussion externe, le Yabara est réalisé avec une calebasse entière en forme de cruche dont la queue sert de poignée; La calebasse est évidée et enveloppée d'un filet assez lâche émaillé de vertèbres de serpents, de cauris, ou de rondelles de bois (parfois de fèves "gombele").On tient la calebasse par la "poignée" en donnant un mouvement de va-et-vient pendant que l'autre main tire l'extrémité du filet vers le bas. Le son qui en résulte est sec. Le musicien produit un rythme cadencé d'accompagnement du bolon, lors des grandes cérémonies rituelles en l'honneur des génies tutélaires ou de mânes, ancêtres du village.
Dans la région de Sikasso, les bamanan n'utilisent que le yabara (également appelé tchitchakara) pour leurs festivités .(S. Blanc)


VI)Comment fonctionne l'orchestre de percussions mandingues


- pas encore disponible -

VII)La signification des rythmes

- pas encore disponible -

VIII)Les ambassadeurs de la musique Mandingue

- pas encore disponible -